Au cours des périodes estivales de 2021 et 2022, le lac de la Ramée, à proximité de Toulouse, a subi de plein fouet des efflorescences de cyanobactéries. Les conséquences ont été désastreuses : fermetures administratives, détérioration de l’écosystème aquatique et risques pour la santé des usagers, entraînant une inquiétude grandissante au sein de la population locale. Qu’en est-il de la situation en 2023 ? Existe-t-il des solutions permettant d’anticiper ce phénomène ? Quelles sont les solutions correctives ?

Avant de répondre à ces questions, un petit rappel sur la problématique des cyanobactéries et pourquoi cela nous concerne tous.

Depuis des milliards d’années, les eaux douces et marines abritent naturellement les cyanobactéries, des microorganismes bactériens capables de photosynthèse et souvent appelés à tort, algues bleues, en raison de leur teinte bleu-vert. À faible concentration, ces bactéries sont inoffensives et sont importantes pour le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. De plus, en libérant de l’oxygène dans l’atmosphère terrestre, elles ont joué un rôle déterminant dans l’évolution de la vie, contribuant ainsi de manière significative à l’émergence et à l’épanouissement de l’espèce humaine.

Les eaux douces de notre planète sont de plus en plus polluées, et ces conditions, combinées aux vagues de chaleur incessantes, créent un terreau propice à la prolifération excessive des cyanobactéries. A forte concentration ces microorganismes peuvent alors libérer des cyanotoxines dans les cours d’eau, les étangs et les lacs, entraînant une dégradation importante de la qualité de l’eau. Cette menace est source de préoccupation tant pour les citoyens que pour les autorités publiques. Malheureusement, le lac de la Ramée n’échappe pas à ce danger.

Parmi les symptômes courants liés aux cyanotoxines on retrouve la fièvre, les vomissements, la sensation de faiblesse, les dommages aux organes vitaux tels que le foie, les reins, le cœur et le cerveau, des problèmes dermatologiques et potentiellement des troubles neurologiques. En France, aucun cas de mortalité humaine lié à l’ingestion de cyanotoxines n’a été recensé. A l’inverse, de nombreux cas de décès chez les canidés ont été signalés ces dernières années. 

C’est pourquoi, il est crucial de prendre des mesures immédiates et concrètes pour inverser cette situation alarmante. La protection des milieux aquatiques dans leur globalité et particulièrement du lac de la Ramée et de ses usagers est une priorité de santé publique.

Comment la surveillance des cyanobactéries est-elle réalisée à ce jour ?

Traditionnellement, la surveillance des cyanobactéries nécessite la mise en œuvre de mesures sur le terrain, ce qui peut être complexe en termes d’organisation et de financement pour les responsables des plans d’eau. De plus, lorsque les cyanobactéries sont détectées au moyen des mesures de terrain, il est souvent trop tard, car leur concentration a déjà atteint des niveaux critiques.

Au lac de la Ramée, les mesures de terrain sont effectuées par l’Agence Régionale de Santé (ARS) lors de l’ouverture de la zone baignade en juillet et en août. Cette surveillance nécessaire qui permet de garantir une levée de risque sur la période d’usage la plus importante n’est cependant pas suffisante, ni pour avoir un recul sur la toxicité du plan d’eau en dehors de la période estivale, ni pour mieux comprendre l’apparition du phénomène.

Un autre type de surveillance est-il possible ?

À travers la France, Pixstart offre à de nombreux gestionnaires une détection précoce des cyanobactéries ainsi qu’une analyse complète de l’état de santé de leurs milieux aquatiques. Le but de Pixstart est de fournir aux responsables des plans d’eau des solutions opérationnelles pour mieux anticiper les proliférations excessives de cyanobactéries et appréhender leur causes. 

Les données fournies par Pixstart sont disponibles en quasi temps réel dans une solution automatisée : Waterwatch. Waterwatch est basée sur l’intelligence artificielle appliquée à l’analyse d’imagerie satellitaire.

Évolution de la présence de cyanobactéries dans le lac de la Ramée de mai à novembre 2021.

En juillet 2021, bien que le seuil de danger ait été dépassé, les cyanobactéries étaient dispersées de manière partielle dans le lac et n’étaient pas détectées aux points de prélèvement habituels.

Lorsque les cyanobactéries ont proliféré massivement sur toute la surface du lac en août 2021, une réaction rapide de la Mairie de Toulouse et de l’Agence Régionale de Santé a entraîné la fermeture administrative du plan d’eau.

En 2023, le phénomène de prolifération paraît encore plus important et la courbe d’évolution printanière est inquiétante. La mairie de Toulouse semble d’ailleurs prendre le sujet en compte en mettant en œuvre des actions correctives (cf. Plage de La Ramée : le plan anti-cyanobactéries de Toulouse Métropole – ladepeche.fr). 

Existe-t-il des solutions pour réduire les proliférations excessives de cyanobactéries ?

Oui, il existe diverses solutions curatives et préventives pour réduire les proliférations excessives de cyanobactéries. Celles-ci dépendent de la typologie du milieu et de son usage. 

La principale solution curative est le curage et la mise en assec des plans d’eau pour réduire la charge de sels nutritifs présents dans le sédiment. D’autres solutions curatives existent comme les ultrasons et les aérateurs mais leur efficacité est à nuancer car leur implémentation est difficile à optimiser. 

Les principales solutions préventives sont la réduction des apports de sels nutritifs par le réseau hydrographique, notamment à travers la création de zones humides tampon en amont des plans d’eau ou encore à travers la revégétalisation des berges. Sur le long terme, l’efficacité des mesures préventives est avérée mais les gestionnaires ont souvent du mal à la mesurer.

Afin de choisir avec pertinence la solution adéquate ainsi que suivre son évolution et son efficacité dans le temps, il est crucial pour les gestionnaires d’avoir un niveau d’information conséquent. 

La solution Waterwatch offre une perspective globale et régulière de la qualité de l’eau, y compris la présence des cyanobactéries, sur tous les plans d’eau en France et dans le monde, avec une fréquence de surveillance tous les 2 à 5 jours. Cela permet aux gestionnaires d’avoir une vision continue tout au long de l’année, ce qui facilite l’identification des mesures à prendre pour préserver la santé des milieux aquatiques ainsi que surveiller leur efficacité dans le temps.

En conclusion, il est impératif d’accorder une attention soutenue à la problématique des cyanobactéries dans nos lacs. En comprenant les causes de leur prolifération et en mettant en œuvre des solutions adaptées, nous pouvons préserver l’équilibre délicat de ces écosystèmes, leur biodiversité et assurer la disponibilité d’une ressource vitale pour les générations futures.

Si vous êtes une collectivité confrontée à des problématiques de cyanobactéries ou si vous souhaitez mieux comprendre la dynamique de la qualité de l’eau dans vos milieux aquatiques, contactez nous. Nous offrons une expertise en surveillance des cyanobactéries et en analyse de données pour vous aider à mieux maitriser la santé de vos écosystèmes aquatiques. Agissez dès maintenant pour préserver la santé des milieux aquatiques et assurer la durabilité de vos milieux aquatiques.

Lien vers notre service waterwatch :

Posté le 7 juillet 2023 à 15:01 par